Le film de Steven Spielberg place autant les Palestiniens que les Israéliens devant leurs responsabilités.

 

L’assassinat des athlètes israéliens à Munich en 1972 par le Commando Septembre Noir a été un crime affreux dont la rupture de la Trève Olympique a été une circonstance aggravante. Mais la riposte israélienne a finalement obéit à la même logique criminelle : assassiner un maximum d’adversaires, sans le moindre soucis de justice.
En plaçant Israel face à ses démons et aux injustices qui sont à l’origine du terrorisme palestinien, Steven Spielberg ne pouvait pas ne se faire que des amis… Son film « Munich« , avec Eric Bana, Daniel Craig et Ciaran Hinds, démonte l’implacable logique de cette lutte entre les services spéciaux des deux peuples. Comme disait Gandhi, « Oeil pour oeil et le monde sera aveugle ».
On aurait pu craindre un film ennuyeux accumulant les bons sentiments ou, au contraire, un film ultra-violent. Mais « Munich » est un bon Spielberg. Sa réalisation est efficace, son scénario bien construit. La violence de l’histoire n’est pas exploitée au delà du nécessaire, ce qui accroit le malaise. La méthode du flash back sur l’assassinat des athlètes est, de ce point de vue, particulièrement efficace.
Que le film sorte au moment où le Hamas gagne les élections en Palestine est un pied de nez comme seule l’histoire sait en faire.