Neuilly Sa Mère, de Gabriel Laferrière, avec Samy Seghir, Jérémy Denisty, Denis Podalydès et Rachida Brakni, joue sur le classique décalage entre un candide et un groupe pour mener une satyre sociale sur Neuilly et sa faune grand’bourgeoise. Voilà donc le petit maghrébin de banlieue, demi-orphelin, propulsé chez sa tante ayant épousé un riche bourgeois et devant se conformer aux codes de son nouvel habitat.
Bien entendu, les catastrophes et incompréhensions vont s’accumuler, alimentés par les rancoeurs et le mépris. Le film étant une comédie, la fin sera évidemment heureuse après bien des malheurs et les méchants seront punis. Le schéma est classique.
Tout le talent est de parvenir à, justement, enchainer les gags de manière construite sans effet d’accumulation gratuite. Même la reprise détournée de tous les poncifs sarkoziens (« ma chambre, tu l’aimes ou tu la quittes », le kärcher, etc.) qui, pourtant, mise justement sur le comique de répétition, est merveilleuse de fluidité et d’à-propos.
Certes, ce n’est pas une dénonciation à la Ken Loach. Nous sommes là dans un registre nettement plus léger. Mais voilà une excellente comédie de moeurs, parfaite pour une soirée d’été.