J’ai visité la Pologne en 1998 (Cracovie, Varsovie…). Le pays était, à cette époque, encore pleinement un pays d’Europe de l’Est, malgré la chute du Mur de Berlin. Mais, si vous voulez fâcher un Polonais, utilisez cette expression : Europe de l’Est. Qu’on se le dise : la Pologne est un pays d’Europe Centrale !
Il est vrai que les relations avec les Russes puis les Soviétiques ne furent guère satisfaisantes pour les Polonais. Gorbatchev, un héros chez nous, est, là-bas, avant tout un Soviétique, donc clairement un méchant. A l’inverse, bien qu’ils ne fussent pas morts, les rues, avenues, places, etc… portant les noms de Walesa ou de Jean-Paul II ne se comptent pas.
Trop souvent, en Europe de l’Ouest, nous avons la vision d’une Pologne réduite à sa plus simple expression (c’est à dire un vaste néant dans bien des périodes historiques). Mais il ne faut pas oublier son époque glorieuse : le Royaume de Pologne, uni à la Lituanie, couvrait alors non seulement la Pologne actuelle, la Lituanie, la Biélorussie, l’Ukraine… De cette époque, les Russes gardèrent un fort mauvais souvenir… ainsi que les Chevaliers Teutoniques (fondateurs du Royaume de Prusse, base du deuxième Empire d’Allemagne, en 1871). D’où quelques évènements historiques ultérieurs.
Les liens avec la France sont plus courtois : outre la francophilie traditionnelle polonaise (le Français est une langue courante, surtout dans les anciennes générations, les jeunes préférant l’Anglais), les liens historiques sont nombreux (Ladislas Leszczynski fut Roi de Pologne puis Duc de Lorraine, Henri III de France fut d’abord Roi de Pologne avant de s’enfuir nuitamment pour Paris afin d’y récolter une plus grande couronne… et la très grande population d’origine polonaise dans le Nord de la France).
La langue polonaise est une langue slave assez proche du russe mais le Polonais s’écrit en caractères latins, le Russe en cyrilliques. Les Polonais sont catholiques, les russes orthodoxes.
Enfin, dès 1998, il était évident que le niveau de vie des Polonais ne tarderait pas à rejoindre celui d’un européen ordinaire. Dès lors, l’adhésion à l’Union Européenne ne pouvait faire de doute. Il suffisait, déjà, d’être patient…