Le plus célèbre des prix littéraires francophones, le Goncourt, va être attribué comme chaque année début Novembre. Ce dessin repris par ActuaLitté m’a beaucoup fait rire. Ce prix, comme tous les autres finalement, récompense un conformisme absolu à des principes non-pertinents, en plus, en général, d’être attribué à de très grandes maisons d’éditions et uniquement à elles.
Car un prix littéraire, c’est du business. Très peu de titulaires du Prix Goncourt ont laissé une trace dans l’histoire ou, simplement, sont toujours lus. Mais des millions d’exemplaires de chaque lauréat sont vendus partout dans le monde. Avant que le lauréat et son oeuvre ne soient oubliés.
Cadeau idéal pour montrer que l’on est cultivé (en mode culture médiocre à étaler), un livre primé n’est presque jamais lu par celui qui le reçoit. Sauf s’il se sent obligé. Il est vrai que un tel livre est souvent illisible (Les Bienveillantes est notamment un parfait exemple d’une très bonne matière narrative traitée n’importe comment dans le seul but, sans doute, d’être illisible). On y trouve la nullité narrative, la pauvreté des thèmes (aucun roman fantastique depuis combien d’années ?) et une forme qui fait se pâmer dans les salons du Boulevard Saint-Germain mais nulle part ailleurs. Et comme ce genre de lauréat est vu comme le roman idéal, il dégoute (ou participe à dégoûter) le public de lire. Bien sûr, il arrive qu’il y ait des contre-exemples (Rouge Brésil, Les Noces Barbares…).
Contre-publicité pour les livres, les prix littéraires sont donc nuisibles aux lecteurs dégoûtés. Et, du coup, ils sont nuisibles à la création et aux créateurs qui se voient méprisés et négligés.
Dans mon roman comique sur les snobismes, La Poire Electronique, l’attribution d’un prix littéraire et l’aveu d’un collectionneur de tous les livres primés sont évidemment au menu.