Shutter Island, de Martin Scorsese, avec Leonardo DiCaprio, Mark Ruffalo et Ben Kingsley, nous emmène sur l’île donnant son titre au film, au large de Boston. Il ne s’y trouve qu’un asile pour fous dangereux ayant commis des crimes de sang. On n’est pas si loin d’un Silence des Agneaux quant à l’ambiance du lieu…
En 1954, un vétéran américain de la libération de Dachau, devenu marshall et veuf dans des circonstances tragiques, vient y mener une enquête. Rapidement, l’endroit se révèle des plus sinistres et des plus suspects. Y mène-t-on des expériences horribles sous les ordres d’un psychiatre criminel nazi rescapé ? Ou bien la vérité est-elle plus terrible encore ?
Léonardo DiCaprio donne une véritable épaisseur à son personnage d’enquêteur assailli sous ses souvenirs d’horreurs. L’alternance entre ses cauchemars et la réalité finit par gommer, chez le spectateur, la différence entre folie et réalité. Qui est fou ? Qui est dangereux ? Qui est honnête ? Qui doit survivre ou pas ?
Martin Scorsese sait manier la caméra autant que les acteurs pour entrainer le spectateur impuissant dans une histoire que n’aurait pas renié Alfred Hitchcock lui-même, de Psychose à la Maison du Docteur Edwardes. Le scénario est implacable et la vérité ne se révèle qu’à la fin. Et encore…