Une exécution ordinaire, de Marc Dugain, avec André Dussollier, Marina Hands et Edouard Baer, nous ramène dans les derniers moments de Staline. Appelée au chevet du dictateur pour le soigner, elle est tenue de garder le secret et la fidélité à son égard les plus absolus. Elle abandonne donc son mari.
Elle va connaître une montée vers l’horreur dans un régime de plus en plus paranoïaque. Paralysée par la peur, elle voit tout ce qu’elle veut protéger mis en danger malgré elle.
Si on n’attendait pas André Dussollier dans le rôle de Staline, il faut bien admettre que la ressemblance est frappante et l’interprétation des plus crédibles. D’une manière générale, le jeu des acteurs, même de l’habituellement comique Edouard Baer, est parfaitement juste, du genre à mener aux Césars.
Côté scénario, il faut regretter quelques faiblesses historiques (sur les circonstances officielles du décès de Staline par exemple) et une focalisation extrême sur le jeu entre Staline et sa médecin. Les petits jeux de cours au sein du Parti sont totalement oubliés. La même histoire aurait donc pu être servie auprès de n’importe quel dictateur de ce type. Malgré tout, il faut reconnaître une parfaite gestion de la montée de la tension et une maestria certaine dans la confrontation des personnages.
S’il manque une prise en compte des particularités du stalinisme, le film est des plus remarquables.