Vol 93 (United 93) est le premier film sur le 11 septembre 2001.
On aurait pu craindre le pire, croisement du voyeurisme, du patriotisme outrancier américain et du film catastrophe. Mais Vol 93, de Paul Greengrass, évite ces eccueils. Ce film est une fiction historique. C’est à dire que c’est un film sur un évènement historique, globalement de fiction puisque les détails des évènements racontés sont inconnus, au même titre qu’un film sur n’importe quel évènement historique ne peut pas retranscrire dans le détail des faits réels.
Vol 93 est sensé se dérouler en temps réel. Les réactions des différents acteurs de l’évènement sont crédibles : pas d’héroïsme inutile du côté des passagers ou de l’équipage, pas de méchanceté gratuite du côté des preneurs d’otages, réactions crédibles des responsables de l’aviation civile, et une incompétence soulignée des autorités militaires et politiques. Le film Munich de Steven Spielberg sur la prise d’otages à Munich en 1972 avait la même retenue et, de la même manière, prenait garde à ne déshumaniser ni les terroristes ni les victimes.
La réalisation est nerveuse, efficace. Le spectateur subit la tension de la situation comme dans tout bon film catastrophe, bien que l’on sache déjà la fin, exactement comme avec Titanic.
Comme avec la guerre du Vietnam, il est à parier que le 11 septembre 2001 va inspirer de nombreux autres films. Il est dommage qu’aucun n’ait été fait sur le 11 septembre 1973, moins glorieux pour les Etats-Unis : le coup d’état de Pinochet au Chili.