Exprimer un rejet doit être possible dans les urnes. Que ce refus soit comptabilisé, entendu et pris en compte est une exigence démocratique.
Le vote blanc actif consiste en l’instauration d’une règle nouvelle dans tous les scrutins en France : Majorité simple de votes blancs = scrutin annulé et reporté + candidats battus par le vote blanc interdits de se représenter.
De plus en plus de citoyens s’abstiennent dans diverses élections, insatisfaits de l’offre politique ou ne trouvant aucun motif pour faire l’effort de voter en faveur de Untel ou Untel. D’autres, voulant faire entendre une colère qui ne peut s’exprimer autrement, votent aux extrêmes de l’échiquier politique. Beaucoup, parmi ceux-là, ne sont pas ou ne veulent pas être conscients des risques induits. Enfin, même parmi ceux s’exprimant en faveur des mouvements politiques dits « de gouvernement », beaucoup ne le font que par défaut, faute de mieux.
Il est temps de pouvoir exprimer sa colère autrement. Il est temps de pouvoir exiger un renouvellement des cadres politiques. Il est temps que les citoyens se réapproprient la politique. C’est cela, la démocratie, le pouvoir du peuple.
Simplement comptabiliser les votes blancs ne suffit pas. Pas plus que l’abstention, un tel vote blanc sans effet n’est regardé par des politiciens imbus d’eux-mêmes, arrogants et totalement déconnectés des attentes populaires. Il faut que les citoyens puissent renvoyer globalement des gens qui monopolisent la parole politique et empêchent l’émergence d’alternatives par un carriérisme qui n’a pas à exister en politique dans une démocratie. Obtenir un mandat politique doit être vécu comme une mission, un sacrifice personnel, une corvée effectuée au bénéfice de chacun, en aucun cas comme une étape dans un plan de carrière.
Puisque le vote blanc est un vote de refus, ce refus doit être pris en compte. C’est là une exigence démocratique.
Le vote blanc actif repose sur les trois mesures définies ci-après :
1) Le vote blanc est comptabilisé à tous les scrutins politiques de manière spécifique. Il est défini exclusivement comme le dépôt dans l’urne d’une enveloppe comportant une feuille entièrement blanche ou bien d’une enveloppe vide. Dans le cas de l’usage d’une machine à voter, le choix « vote blanc » doit toujours être présenté. L’abstention n’est pas un vote blanc. Un vote nul, c’est à dire ne respectant pas les formes légales, n’est pas un vote blanc. Le vote blanc est un vote exprimé non-nul.
2) La majorité absolue est définie votes blancs inclus. Cependant, si les votes blancs arrivent en deuxième position au premier tour d’un scrutin en deux tours, le candidat ayant obtenu le troisième meilleur score est sélectionné pour le second tour. Le vote blanc est en effet, par nature, toujours sélectionné pour tous les tours de scrutins.
3) Si une majorité simple des votes exprimés est composée de votes blancs, le scrutin est annulé, tous les candidats sont récusés. Le mandat des sortants est prolongé de trois mois. Les citoyens sont convoqués à un nouveau scrutin trois mois plus tard. Lors de ce second scrutin, les candidats présents lors du premier vote, à titre individuel ou sur une liste (même en position présentée comme non-éligible), et ayant été de fait tous battus par le vote blanc, ont interdiction de se représenter lors du second vote. Cette mesure vise au renouvellement du personnel politique.
Retrouvez cet article dans le recueil Soyons des individus Solidaires.